La part des unités de compte dans la collecte nette des 12 principaux assureurs-vie est passée de 17% en 2013 à 33% en 2014, d’après l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution.
On pensait les Français frileux en matière de placement financier. Et pourtant, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme des banques et des assureurs, a publié le 10 avril 2015 une étude montrant un tout autre visage des épargnants français.
Selon cette enquête effectuée à parti des données des 12 principaux assureurs-vie du marché hexagonal, la part des unités de compte (UC) dans la collecte nette (versements moins les retraits) de l’assurance vie est passée de 17% en 2013 à 33% en 2014.
Prime aux UC
Les UC ont l’avantage d’offrir une grande diversité de placements, l’épargne étant investie sur différents supports financiers (fonds d’actions, fonds obligataire, sociétés à capital variable…). Elles sont donc potentiellement plus rentables que les fonds en euros investis majoritairement dans des emprunts d’Etat, mais aussi beaucoup plus risquées.
Contrairement aux fonds euros où le capital est garanti à tout moment pas l’assureur, c’est l’assuré qui porte le risque. Si celui-ci effectue un rachat alors que les UC subissent une moins-value, il essuie des pertes. Cette absence de garantie ne semble pas avoir effrayé les épargnants en 2014. Les supports rachetables en UC ont enregistré une collecte nette de 3 milliards d’euros l’an dernier.
Bond de 80% de la collecte nette
La bonne santé de la Bourse n’est sûrement pas étrangère à cette tendance. L’évolution de la part des UC suit la même progression que celle des marchés financiers, souligne d’ailleurs l’enquête de l’ACPR. En outre, l’érosion des rendements des fonds euros (2,50% en 2014, contre 2,80% en 2013) pousse les assurés à chercher de la performance ailleurs.
Pour l’année 2014, la collecte nette des 12 assureurs vie sélectionnés par l’ACPR s’élève à 9,2 milliards d’euros sur l’ensemble des supports rachetables (en euros et en UC). Cela représente une augmentation de 80% par rapport à 2013, où elle avait atteint 5,1 milliards d’euros. Cette forte hausse s’explique notamment par une baisse des rachats (totaux et partiels) de 6,5% et une stabilité des versements.