
Les Français âgés de 25 à 35 ans détiennent en moyenne moins de placements risqués que le reste de la population. Seuls 4 % possèdent des actions au sein d’un PEA. Un chiffre peu élevé, expliqué par différentes raisons.
En matière de placements, les jeunes ne se comportent pas tout à fait comme leurs aînés. Une très faible proportion des 25-35 ans investit son argent dans des actions. Ils ne seraient que 4 % à en détenir dans un plan d’épargne en actions (PEA), contre 9 % pour l’ensemble de la population, selon la dernière enquête « Patrimoine et préférences vis-à-vis du temps et du risque » (Pater), reprise par l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans sa Lettre de l’Observatoire de l’Epargne publiée en avril 2016.
Plusieurs raisons expliquent que les jeunes se détournent de ce type de placement :
- le manque d’argent à investir, cité par 38 % des personnes interrogées ;
- le fait que les actions représentent selon eux un support « trop risqué» : 36 % des 25-35 ans évoquent cet aspect contre seulement 27 % de l’ensemble des épargnants. 21 % des personnes interrogées disent par ailleurs ne pas avoir confiance en ce type de placement ;
- le manque d’information pour 22 % des personnes interrogées, sur un investissement qu’elles trouvent « trop compliqué » à 19 %.
L’assurance-vie largement plébiscitée par les conseillers
La raison du faible attrait de ce support auprès des jeunes serait également à chercher dans les entretiens que les clients potentiels des banques peuvent avoir avec des conseillers. L’AMF a conduit plusieurs visites « mystère » dans 11 grands réseaux bancaires pour voir les propositions que les chargés de clientèle font aux prospects. Il en ressort que lorsqu’un jeune actif manifeste son souhait d’investir directement dans des sociétés cotées, les PEA ne sont préconisés qu’une fois sur deux, quand l’assurance-vie est mentionnée dans 95 % des entretiens (voir notre article « Les quatre raisons de souscrire une assurance-vie »).
Les placements sans risque ont la cote
« S’ils (les chargés de clientèle) n’ont globalement pas dissuadé le prospect jeune actif d’investir en placements risqués, ils n’ont pas encouragé ce type d’investissement, en particulier les actions cotées », conclut l’AMF.
Résultat des courses, un jeune sur trois dit avoir déjà souscrit un contrat d’assurance-vie, contre moins d’un sur vingt pour le PEA, selon l’enquête Pater. Les placements sans risque sont largement privilégiés. Huit jeunes sur dix déclarent détenir au moins un livret d’épargne et un sur deux une épargne logement.
Source : Enquête PATER menée par l’AMF et publiée en avril 2016 dans le numéro 17 de la Lettre de l’Observatoire de l’Epargne.