La part de l’assurance-vie dans les actifs financiers des ménages a plus que quadruplé en 35 ans, selon les économistes de la Banque de France.
L’assurance-vie pèse de plus en plus lourd dans le portefeuille des Français. La part de ce placement dans l’épargne des ménages a été multipliée par plus de quatre entre 1980 et 2015, soulignent Sanvi Avouyi-Dovi, Vladimir Borgy, Christian Pfister et Franck Sédillot dans un billet publié le 6 avril 2017 sur le blog officiel de la Banque de France (BDF).
Plus précisément, la part de l’assurance-vie dans les capitaux épargnés par les particuliers est passée de 11 % à 45 % en 35 ans, selon les quatre économistes. Dans le même temps, la part des plans d’épargne logement (PEL) a doublé, pour atteindre 10 %. En dépit d’une supposée aversion des Français à la Bourse depuis l’éclatement de la bulle Internet en 2000, la part des titres (actions, obligations…) et des OPCVM (Sicav, FCP…) est restée stable de 16 % en 1980 à 15 % en 2015.
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Poids moindre des livrets réglementés
En revanche, la part des livrets d’épargne réglementée (Livret A, Livret Bleu, Livret Jeune…) s’est presque réduite de moitié dans le portefeuille des épargnants. Elle s’est située à 17 % en 2015, contre 32 % en 1980. Cette chute s’explique par la baisse continue du rendement de ces livrets dont le taux d’intérêt, fixé par l’Etat, est corollé au niveau des emprunts français. La France empruntant sur les marchés à des taux de moins en moins élevés, la rémunération des Livrets A et autres LDDS (le remplaçant du LDD qui s’était auparavant, lui-même, substitué au Codevi) est tirée vers le bas.
A l’inverse, si le poids de l’assurance-vie est grandissant dans le patrimoine des Français, c’est parce que ce placement offre une rentabilité significative. Reste que les économistes de la BDF constatent que cette progression a diminué à partir de 2007, soit l’année à partir de laquelle le rendement des fonds en euros a commencé à diminuer, les assureurs répercutant à leur tour la baisse des taux d’intérêt de la dette souveraine sur la rémunération de ce support d’investissement garanti composé à plus de 80 % d’obligations d’Etat.
L’assurance-vie est en tête des placements les plus rémunérateurs en 2016. Le placement préféré des Français a rapporté en moyenne l’an dernier environ 3,7 % tous supports d’investissement confondus, hors prélèvements sociaux et impôt, selon le dernier bulletin de l’institut de recherche IODS Patrimonial diffusé le 4 mars 2017.