
Pour les acteurs institutionnels, intégrer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leur stratégie d’investissement permet d’améliorer leur rentabilité. Un point positif qui n’empêche pas certains d’entre eux d’être frileux face à ce type de produits.
Une raison de plus d’avoir une stratégie d’investissement socialement responsable. Non seulement les placements intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) permettent de financer des entités contribuant au développement durable, mais ils offrent en plus des performances séduisantes. Un constat qui ressort d’une étude publiée par le gestionnaire d’actifs State Street Global Advisors (SSGA).
Cette enquête a été menée entre décembre 2016 et janvier 2017 auprès de 475 investisseurs institutionnels implantés aux Etats-Unis, en Europe et en Asie. Parmi ces acteurs, figurent des fonds de pension privés ou publics, des fondations ou encore des institutions officielles.
Près d’un tiers du portefeuille
La grande majorité (80 %) intègre des facteurs ESG dans leur portefeuille. Ceux qui font ce choix affirment être satisfaits de la performance de leurs investissements éthiques. Pour 68 % des institutions interrogées, mener une stratégie ESG a même permis d’améliorer la rentabilité de leurs placements. Les trois-quarts des sondés certifient bénéficier des mêmes performances pour les investissements ESG que pour les autres.
En dépit de ces bons résultats et du ressenti positif, l’enquête révèle que seulement un tiers des investissements comprennent des facteurs ESG. En moyenne, 32 % du portefeuille des investisseurs institutionnels comportent des facteurs ESG. Dans le détail, seulement 17 % des répondants disposent de plus de 50 % de leurs actifs ayant une exposition aux facteurs ESG et 44 % moins de 25 %.
Manque de standardisation
Pour expliquer ce peu d’appétence, SSGA pointe plusieurs raisons comme le manque de standardisation de ce type d’investissement.
Autre frein : les lacunes au niveau des ressources internes pour analyser les facteurs ESG. Les institutions craignent de ne pas savoir comment saisir les bonnes opportunités d’investissement afin d’atteindre leurs objectifs financiers tout en choisissant des placements encourageant le changement.
Frais élevés
Enfin, parmi les obstacles empêchant les institutionnels de se lancer de façon plus importante dans une stratégie ESG, on trouve, pour près de la moitié des répondants (49 %), le montant des frais et des commissions.
Pourtant, les institutions semblent être prêtes à lever ces barrières et à se lancer de plus en plus dans l’investissement responsable. D’après l’étude SSGA, la part des placements intégrant des facteurs ESG devrait grimper de 32 % à 41 % d’ici deux ans. Un chiffre encore loin des ambitions des établissements sondés qui aimeraient inclure une stratégie éthique dans plus de 70 % de leur portefeuille.