
Depuis de nombreuses années, la responsabilité sociale des entreprises fait partie des axes stratégiques des sociétés françaises. Malgré les efforts fournis, il reste quelques pistes d’amélioration.
Une bonne note pour la France. D’après une étude présentée en juin 2017 par Ecovadis, une plateforme collaborative permettant aux grandes entreprises d’évaluer la performance environnementale et sociale de leurs fournisseurs, et le Médiateur des entreprises, l’Hexagone demeure l’un des meilleurs élèves en matière de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Près de 20 000 sociétés situées dans les 35 pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et dans les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont fait l’objet d’une enquête de 2014 à 2016. L’étude porte sur 3 470 entreprises situées en France.
Quatre thèmes ont été analysés : l’environnement, le social, l’éthique des affaires et les achats responsables. Ils regroupent des critères aussi variés que l’utilisation de produits chimiques, les conditions de travail, le dialogue social ou encore la corruption. Additionnés, ils font l’objet d’une notation globale sur 100 points. Depuis la dernière enquête publiée en 2015, pour toutes les zones analysées, la note a grimpé. La progression atteint 4 % dans les Brics, 7 % en moyenne dans l’OCDE et même de 10 % pour la France.
Un mauvais point pour la corruption
Au classement général, Paris arrive au 4ème rang avec un score moyen de 48,3 sur 100, contre 44,6 pour l’OCDE et 36,8 pour les Brics. Sur la plus haute marche du podium, on retrouve le Royaume-Uni avec une note de 50,4, suivi de la Suède et du Danemark. Dans le détail, 64 % des entreprises françaises évaluées font preuve d’un système de gestion de leurs enjeux environnementaux adapté ou exemplaire et 68 % en ce qui concerne les thèmes sociaux.
Ces bons résultats ne doivent pas cacher ceux plus décevants en matière de corruption. Avec une note de 41,8 dans ce domaine, la France est en-dessous de la moyenne des pays de l’OCDE (42,3). Le pays occupe la 17ème place du classement. Ces thématiques regroupent notamment les conflits d’intérêts, la fraude, les pratiques anticoncurrentielles et la gestion responsable des données. Ces résultats prennent aussi en compte les condamnations dont les entreprises évaluées ont pu faire l’objet. Toutefois, l’étude note que « la France rattrape progressivement son retard avec une prise de conscience des pouvoirs publics qui ont voté certaines lois comme celle relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi Sapin 2 ».
Les PME-ETI également engagées
L’étude d’Ecovadis distingue les PME-ETI (les petites et moyennes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire) employant moins de 1 000 collaborateurs et les grands groupes de plus de 1 000 salariés. Contrairement à l’idée reçue, l’enquête montre qu’un nombre de plus en plus important de petites structures sont très dynamiques sur le sujet de la RSE.
Par ailleurs, il existe de nombreuses initiatives sectorielles permettant d’accompagner les PME-ETI dans leurs démarches. Ainsi, la Plateforme automobile destinée aux petites et moyennes entreprises de la filière automobile offre la possibilité aux grands constructeurs d’inciter leurs fournisseurs à améliorer leur performance RSE.
Depuis la dernière édition de l’étude en 2015, la note moyenne des PME-ETI a augmenté de 9 %. Cette évolution positive montre que, quelle que soit leur taille, les entreprises ont pris conscience de l’avantage compétitif que leur procure la mise en place d’une politique RSE. Pour garder cet atout, elles doivent continuer à fournir des efforts dans l’ensemble des thématiques car les autres pays sont eux aussi de plus en plus nombreux à instaurer une stratégie RSE globale.
Source : http://www.ecovadis.com/fr/library/etude-ecovadis-mediateur-2017/