L’investissement socialement responsable se base sur des critères financiers et extra-financiers pris en compte par tous les acteurs : investisseurs, sociétés de gestion, organismes de promotion, agences de notation…
Avec une croissance de 11,6 % des sommes investies sur le seul premier trimestre 2017 selon le centre de recherche et d’expertise Novethic, l’investissement socialement responsable (ISR) a de quoi séduire. Mais toutes les sociétés de gestion, tous les fonds et toutes les entreprises ne peuvent pas – loin de là – se prévaloir de l’ISR.
Gérants et « Zinzins »
Des investisseurs aux entreprises soutenues, en passant par les sociétés de gestion, les organismes de promotion et les fournisseurs d’informations extra-financières, le monde des acteurs de l’ISR a intégré de nouvelles pratiques et de nouveaux outils. Car dans cet univers, la performance financière n’est pas la seule donnée dans la balance. Il faut tenir compte de considérations environnementales, sociétales et de gouvernance, les fameux critères ESG.
Les fonds d’investissement ISR sont proposés par les investisseurs institutionnels (banques, assurances, caisses de retraite…), plus communément appelés « zinzins », et des sociétés de gestion habilitées par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme français de la Bourse.
Pour chacun de ces acteurs, les produits de l’ISR nécessitent la mise en place de cellules d’analyses extra-financières spécifiques. Certains choisissent même, à l’image de Natixis Asset Management avec Mirova, de créer des filiales exclusivement dédiées à l’ISR. Objectif : développer une offre globale et proposer des fonds reconnus comme socialement responsables.
Labellisation et promotion
Depuis janvier 2016, la France – et plus précisément le ministère des Finances – a adopté la labellisation des fonds ISR (on peut en retrouver la liste sur le site Internet lelabelisr.fr). Les organismes certificateurs ont été homologués par le Comité français d’accréditation (Cofrac) : il s’agit de l’Association française de normalisation (Afnor) et du cabinet d’audit EY France.
Le label ISR est octroyé pour une durée de trois ans selon une (longue) série de critères financiers, environnementaux, sociaux et sociétaux, mais aussi de transparence dans la gestion. De 58 fonds aux premières labellisations de septembre 2016, le total s’élève aujourd’hui à plus de 400 fonds ! Cela va même plus loin puisque certains organismes ont leurs propres labels. C’est le cas par exemple du Comité intersyndical de l’épargne salariale (CIES), en charge également de la promotion de l’ISR dans ce secteur.
Les organismes de promotion jouent d’ailleurs un rôle fondamental dans le développement de l’investissement socialement responsable. Outre Novethic créé dès 2001 par la Caisse des dépôts, le Forum pour l’investissement responsable (FI) rassemble en France des acteurs aussi différents que des sociétés de gestion, des universitaires, des syndicalistes et même de simples citoyens. Son rôle d’incitation à l’ISR s’étend d’ailleurs au niveau européen puisque le FIR fait partie de l’Eurosif, le Forum européen de l’investissement responsable.
Notations et indices boursiers
Quant aux entreprises qui prétendent intégrer des fonds ISR, elles doivent montrer patte blanche. Et ce, y compris (et peut-être même surtout) lorsqu’elles sont cotées. Le contrôle se passe au niveau d’une trentaine d’agences de notation extra-financières, chargées d’évaluer (chacune avec sa propre méthodologie) leur politique ESG. En France, Vigeo Eiris est la plus connue.
Les indices boursiers éthiques représentent une autre étape en faveur de l’investissement socialement responsable. Mis en place par les fournisseurs d’indices boursiers comme Dow Jones ou le Financial Times, associés à des agences de notation, ils intègrent des critères ESG. Ces indices permettent des comparaisons et représentent dans le même temps un excellent outil de communication pour les entreprises.
C’est ainsi que les Suisses Stoxx Ltd. et l’agence SAM ont créé Dow Jones Sustainability Index (DJSI). D’autres indices boursiers de référence, baptisés FTSE4GOOD, sont fournis par le groupe Financial Times Stock Exchange (FTSE) et l’agence britannique Eiris.