
Les sociétés de gestion de fonds immobiliers ne se basent pas uniquement sur l’analyse financière pour investir et gérer leurs biens. Désormais, les aspects environnementaux et sociaux ont aussi toute leur place dans la prise de décision.
Investir dans l’immobilier responsable, c’est possible… Une étude de Novethic, média expert de l’économie responsable, menée en partenariat avec l’Association française des sociétés de placement immobilier (Aspim) montre que, sur les 20 structures interrogées, « plus de la moitié d’entre elles disposent à présent d’objectifs chiffrés d’amélioration, portant sur l’énergie, mais aussi d’autres aspects environnementaux et sociaux ».
Une pratique devenue standard
L’analyse de la performance énergétique des bâtiments est aujourd’hui quasiment devenue un réflexe. Neuf répondants sur dix l’intègrent dans leur gestion. Dans le détail, 18 sociétés ont défini une politique environnementale, sociétale et de gouvernance (ESG) en mettant, par exemple, en place des chartes RSE (responsabilité sociétale des entreprises) ou de développement durable.
« Ces politiques concernent un volume d’encours de 62,4 milliards d’euros en 2015, soit 70 % des encours déclarés par le panel », souligne Novethic. Un chiffre en hausse de plus de 10 % par rapport à 2014 où le montant s’élevait à 56,5 milliards d’euros.
Des critères variés
Plusieurs critères sont analysés systématiquement par les sociétés de gestion. Le premier est la consommation énergétique (65 %), suivie des certifications obtenues (45 %) comme celles de haute qualité environnementale (HQE). On trouve ensuite la gestion de l’eau et des déchets (35 %), d’autres thématiques environnementales telles que la biodiversité (35 %) ainsi que les thématiques sociales (35 %) comme le confort et le bien-être, l’intégration au territoire.
« Onze investisseurs combinent une analyse de critères environnementaux et sociaux pour au moins une partie de leurs acquisitions. Cette analyse ESG est systématique pour 25 % du panel », précise l’étude.
Les atouts des critères environnementaux et sociaux
Etudier ces critères est un élément essentiel pour bien connaître le parc dans lequel les sociétés de gestion investissent. Cela leur permet également de de prendre conscience du potentiel d’amélioration des bâtiments et même d’écarter certaines acquisitions. Ces éléments sont aussi utilisés pendant toute la durée de l’exploitation. Pendant cette période, 75 % des gestionnaires immobiliers mesurent la performance énergétique de leurs bâtiments en installant, par exemple, des compteurs assurant le suivi de la consommation. Ces informations permettent aussi de détecter les bâtiments pour lesquels des travaux sont à prévoir.
Ainsi, « 55 % des investisseurs ont formalisé des objectifs d’amélioration chiffrés sur la performance énergétique, la consommation d’eau, la gestion des déchets ou sur l’obtention de certifications, mais aussi sur des critères sociaux ». Les sociétés de gestion mettent notamment l’accent sur la relation avec les sous-traitants et la sensibilisation des locataires qui sont « deux éléments clefs dans l’amélioration des performances environnementales des bâtiments durant l’exploitation ».
Pour atteindre cet objectif, plusieurs outils peuvent être utilisés, comme la distribution de guides ou l’installation de comités environnementaux pouvant notamment réunir des habitants ainsi que les prestataires intervenant sur les structures (électriciens, plombiers…). Une façon de responsabiliser tous les acteurs à ces questions.