
En 2017, le taux moyen de rémunération des fonds en euros de l’assurance vie s’est situé à 1,83%. Un résultat plus important qu’anticipé.
Une bonne nouvelle malgré la baisse. D’après l’étude annuelle de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), organisme rattaché à la Banque de France, dévoilée le 19 juillet 2018, le taux moyen de rémunération des fonds euros s’est situé à 1,83% en 2017. Un recul de 0,10 point par rapport à 2016, soit un affaiblissement moins élevé que les précédentes années. En effet, en 2015 ce taux, net de prélèvements sur encours et avant prélèvements sociaux, s’élevait à 2,27 % et était descendu à 1,93 % en 2016. Cette tendance baissière s’explique par un contexte de taux d’intérêt bas persistants, mais aussi par les messages répétés des autorités de contrôle alertant sur les risques pour les organismes de maintenir des rendements trop élevés.
Les situations diverses
Dans le détail, sur les 96 organismes étudiés par l’ACPR, une très faible part des encours (0,9%) a connu une baisse de rendement de plus de 0,5%. A l’inverse, 21 % des encours ont profité d’une hausse du taux de revalorisation en 2017. Néanmoins, cette augmentation reste mesurée puisque 37,3% des encours ont été revalorisés à un taux autour de 2%.
Tous les types de contrats et d’organismes sont concernés par ce recul. Les contrats à prime unique, qui permettent des versements en une seule fois des fonds au moment de la souscription, et ceux à versements libres, offrant la possibilité à l’assuré de faire des versements à tout moment sur son contrat, connaissent un taux de revalorisation faible de 1,80%. Les contrats à primes périodiques, c’est-à-dire avec des versements à échéance régulière, ont connu un repli de leur taux de rendement plus important en 2017, passant de 2,71 % en 2016 à 2,21 % en 2017. Ils restent cependant supérieurs aux moyennes du marché.
Ensuite, en comparant par catégories d’organismes proposant des contrats d’assurance vie, il en ressort que les taux servis par les bancassureurs ont connu un recul moins important (0,07 point) mais que les rendements demeurent plus bas que la moyenne du marché. Les mutuelles et les autres entreprises d’assurance, soit celles qui distribuent des contrats via des canaux non-bancaires, connaissent le même mouvement baissier mais continuent à proposer un taux supérieur à la moyenne du marché. Les seules à être haussières sont les institutions de prévoyance. Toutefois, l’étude note que « sur ce marché peu développé le comportement d’un seul acteur de taille significative suffit à influencer la moyenne de l’ensemble de l’échantillon ».
Des traitements différents pour les assurés
Autre point à prendre en considération : la revalorisation. Elle peut être distribuée de façon très différente aux assurés. Par exemple en 2017, les 10% des contrats les moins bien revalorisés se sont vu attribuer 4,52 % du total des revalorisations, alors que les 10% les mieux rémunérés en ont obtenu 18,68%. Une telle différence s’explique notamment par le fait que les organismes cherchent à attirer leurs clients vers les unités de comptes (UC), placements plus risqués mais offrant un meilleur rendement que le fonds euros. Dans ces circonstances, les clients détenant des parts importantes en UC bénéficient d’une rémunération supérieure pour leurs encours en euros. La prise de risque est ainsi récompensée.