Lancé en 2014, ce support d’investissement se situe à mi-chemin entre le fonds en euros sécurisé mais de moins en moins rémunérateur et les unités de compte, potentiellement plus performantes mais plus risquées.
Instauré par la loi de finances rectificative (LFR) pour 2013, l’Euro-croissance est souvent présenté comme le « troisième pilier » de l’assurance-vie aux côtés du fonds en euros et des unités de compte (UC).
Comme le fonds euros, l’Euro-croissance offre une garantie sur le capital. Toutefois, à la différence du premier, la garantie intervient uniquement à compter d’un terme fixé lors de la souscription et qui ne peut être inférieur à huit ans, et non à tout moment comme sur un fonds euros traditionnel. Si le souscripteur peut effectuer des rachats avant l’échéance, son rachat est valorisé en valeur de marché, donc avec des plus ou moins values selon les performances des marchés financiers.
Plus performant que le fonds euros
L’assureur n’étant pas contraint de garantir le montant des versements avant terme, il peut se permettre de prendre davantage de risques, notamment en investissant dans des actions d’entreprises plus rémunératrices que les obligations, mais nettement plus risquées. Au niveau des rémunérations, selon les données présentées le 15 mars 2018 par la Fédération française de l’assurance (FFA), le rendement moyen (net de frais de gestion, mais brut des prélèvements sociaux à 17,2% et de l’impôt sur le revenu) est ressorti en 2017 à 3,4% pour le premier, contre seulement 1,8% pour le second (5% en moyenne pour les UC). Cependant, les performances passées ne préjugent pas des performances futures.
A l’image du fonds euros, l’Euro-croissance peut être logé dans un contrat aux côtés d’une ou de plusieurs UC et, éventuellement, d’un compartiment en euros. Il est même possible de transformer un fonds en euros en fonds Euro-croissance tout en préservant l’antériorité fiscale.
Bientôt un rendement bonifié et unifié
Pour transformer un fonds euros en fonds Euro-croissance, au moins 10% de l’encours doit être investi en actions. En outre, les conditions générales du contrat doivent prévoir une telle option. A noter : la FFA fait la distinction entre les contrats ou fonds « Euro-croissance » et les contrats ou fonds « Croissance ». Les premiers doivent obligatoirement offrir une garantie à 100% sur le capital à l’issue de l’échéance, ce qui n’est pas le cas pour les seconds (la garantie se situe généralement à 80% ou 90%).
Enfin, il faut savoir que le gouvernement souhaite faire passer l’encours de l’Euro-croissance de 2 milliards à 20 milliards d’euros en vue d’améliorer le financement des entreprises. Pour cela, l’exécutif envisage d’autoriser les assureurs, via la loi Pacte (pour « Plan d’actions pour la croissance et la transformation des entreprises ») qui devrait être adoptée début 2019, à proposer une majoration de la rémunération lorsque le souscripteur s’engage sur une échéance plus lointaine (par exemple, 10 ou 12 ans).