
Le millésime 2018 s’annonce excellent pour le placement préféré des Français, compte tenu des très bons résultats enregistrés sur les sept premiers mois.
L’assurance-vie poursuit sur sa lancée. Les cotisations (versements) ont excédé en juillet les prestations (rachats totaux et partiels, rentes, décès) de 3 milliards d’euros, selon les données diffusées le 29 août 2018 par la Fédération française de l’assurance (FFA) qui rassemble la quasi-totalité des assureurs-vie hexagonaux.
C’est un milliard d’euros de plus par rapport à la collecte nette de juin qui avait atteint 2 milliards d’euros. Non seulement il s’agit de la meilleure performance de l’année, mais il faut remonter à juillet 2015 pour trouver un niveau supérieur. Traditionnellement, l’assurance vie enregistre de bons résultats ce mois-là grâce au versement fin juin de la prime de résultat semestrielle pour un certain nombre de salariés.
Dynamisme depuis janvier
Dans le cas présent, les chiffres de juillet semblent profiter également du dynamisme du placement préféré des Français amorcé depuis janvier. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte nette cumulée s’élève à 15,3 milliards d’euros, toujours d’après la FFA. A titre de comparaison, elle avait atteint « seulement » 4,8 milliards d’euros de janvier à juillet 2017, c’est-à-dire trois fois moins.
Si aucun événement exceptionnel ne survient à l’automne, 2018 devrait constituer un très bon millésime pour l’assurance vie sachant que la collecte nette était ressortie à 8,4 milliards d’euros en 2017, un montant près de deux fois inférieur à celui déjà capitalisé entre janvier et juillet derniers. En réalité, il semble que l’assurance vie bénéficie de plusieurs facteurs positifs.
« Flat tax » plutôt avantageuse
Contrairement à ce que des professionnels de l’épargne ont pu craindre, l’instauration au 1er janvier 2018 du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % n’a pas désorienté les souscripteurs. Mieux : ils ont pris conscience que cette « flat tax », qui englobe un prélèvement au titre de l’impôt sur le revenu (IR) à 12,8 % et les prélèvements sociaux (CSG, CRDS…) à 17,2 %, pouvait s’avérer avantageuse.
Si le PFU n’avait pas été mis en place et compte tenu de l’augmentation de 1,7 point de la CSG au 1er janvier dernier, la taxation globale des gains issus des rachats des contrats d’assurance vie détenus depuis moins de huit ans et de ceux ouverts depuis moins de quatre ans aurait été portée respectivement à 32,2% et 52,2%.
Maintien des avantages pour durée de détention
Par ailleurs, le législateur a veillé à maintenir les avantages pour durée de détention. Les détenteurs d’assurance vie souscrites depuis plus de huit ans continuent à bénéficier d’un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 7,5 % qui permet une taxation globale (avec les prélèvements sociaux) de 24,7 %, inférieure à la flat tax à 30 %.
Les abattements ont également été préservés. Les intérêts et plus-values des contrats de plus de huit ans sont toujours perçus en franchise d’impôt à hauteur de 4 600 euros par an pour une personne seule ou de 9 200 euros par an pour un couple marié ou pacsé déclarant en commun ses revenus au fisc.
Refuge contre l’inflation
L’assurance-vie profite également de l’essoufflement du marché immobilier. Selon une étude publiée le 3 mai 2018 par « Les constructeurs et aménageurs de la Fédération française du bâtiment » (LCA-FFB), les ventes de maisons individuelles se sont effondrées de 17 % au premier trimestre 2018 comparé au premier trimestre 2017. Une chute qui résulte de la hausse continue des prix immobiliers et de la réduction des zones éligibles au prêt à taux zéro (PTZ). A défaut de pouvoir réaliser leur projet immobilier, les souscripteurs alimentent leur contrat d’assurance-vie.
L’inflation favoriserait également ce placement. Alors que la hausse des prix vient rogner le taux de rendement réel de l’épargne, les Français se tournent davantage vers les produits offrant une bonne rentabilité. Or, d’après une étude rendue publique le 18 juillet 2018 par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur des banques et des assurances, la rémunération moyenne des fonds en euros est ressortie à 1,83 % en 2017. Soit largement au-dessus des 0,75 % des livrets réglementés (Livret A, Livret Bleu, LDDS).
Source : https://www.ffa-assurance.fr/content/assurance-vie-collecte-nette-positive-en-juillet-2018-0