Pour la première fois, l’encours cumulé des produits financiers de partage et d’investissement solidaire a dépassé l’an dernier les 10 milliards d’euros.
Une étape importante a été franchie en matière de finance solidaire. Selon le 16ème baromètre de l’association de promotion de la solidarité dans l’épargne et la finance Finansol, dévoilé le 15 octobre 2018 dans le quotidien La Croix, l’encours cumulé des produits de partage et des produits d’investissement solidaire a progressé de 18,3% l’année dernière, pour atteindre 11,5 milliards d’euros au 31 décembre 2017. C’est la première fois que les sommes capitalisées sur des placements solidaires, majorées des intérêts et plus-values, dépassent en France le seuil symbolique des 10 milliards d’euros. A titre de comparaison, l’encours s’élevait à seulement 1,7 milliard d’euros en 2007.
Il faut dire que la finance solidaire a enregistré 366 000 nouvelles souscriptions l’an dernier. Sur la seule année 2017, les placements solidaires ont collecté quelque 1,8 milliard d’euros. Autant de fonds utilement utilisés. Ainsi, Finansol souligne que les 11,5 milliards d’encours ont permis de verser 4,6 millions d’euros de dons à des associations et de générer 352,1 millions d’euros de financement pour soutenir des projets à vocation sociale et/ou environnementale en 2017. Grâce à cette dernière manne, 45 000 emplois ont été créés ou consolidés, 3 700 personnes ont été relogées et 36 000 foyers ont été approvisionnés en électricité issue des énergies renouvelables.
Ne pas confondre avec l’ISR
Enfin, plus de 80 initiatives ont été soutenues dans les pays en voie de développement. Elles relèvent de la microfinance (des produits financiers destinés aux personnes exclues du système bancaire classique), de coopératives agricoles ou encore d’entreprises sociales qui placent l’efficacité économique au service de l’intérêt général.
Le baromètre Finansol rappelle la différence entre la finance solidaire et l’investissement socialement responsable (ISR). Alors que le second consiste à sélectionner les titres (actions, obligations…) d’un fonds d’investissement en fonction des performances financières et de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), la première repose sur un degré d’engagement plus fort puisque les activités financées sont choisies selon leur utilité effective en matière de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable. Elles ne doivent pas non plus être cotées en Bourse.
Contrat « solidaire » ou « de partage »
Ainsi, les capitaux logés dans un placement « solidaire » sont investis totalement ou partiellement dans des projets à forte utilité sociale et/ou environnementale. Les produits « de partage » vont plus loin, puisque 25% des gains générés sont versés à une association choisie par le souscripteur.
66% ou 75% (selon la nature de l’association) de ce don sont déductibles des revenus à déclarer à l’administration fiscale, après application du prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30%. A savoir : il existe des contrats d’assurance vie « solidaires », ainsi que des contrats d’assurance vie « de partage ».
Source : https://www.finansol.org/_dwl/barometre-finance-solidaire.pdf?pdf=barometre