
Les Français plus « fourmis » que jamais
Les ménages ont profité des mesures de relance du pouvoir d’achat pour davantage thésauriser. Leur taux d’épargne se situe à 15,3 % sur les trois premiers mois de l’année. Du jamais vu depuis 2012 !
Nos compatriotes sont de vrais écureuils. Selon les derniers comptes nationaux publiés le 29 mai 2019 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le taux d’épargne des ménages français est passé de 14,9 % au quatrième trimestre 2018 à 15,3 % au premier trimestre 2019. Il faut remonter au troisième trimestre 2012, juste avant la crise de la dette grecque, pour retrouver un taux aussi élevé.
Si ce regain d’épargne est impressionnant, il n’est guère étonnant. Plusieurs indices l’avaient annoncé. La collecte nette (la différence entre les versements et les retraits) cumulée du 1er janvier 2019 au 30 avril 2019 du Livret A est ressortie à 9,84 milliards d’euros, contre 8,16 milliards d’euros à la même période de l’an dernier, d’après les données rendues publiques le 21 mai 2019 par la Caisse des dépôts (CD).
Hausse du pouvoir d’achat
L’assurance-vie fait encore mieux. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette du placement préféré des Français s’est élevée à 11,2 milliards d’euros, selon les chiffres de la Fédération française de l’assurance (FFA) diffusés le 23 mai 2019. Soit 3,1 milliards d’euros de plus qu’entre janvier et avril 2018. L’encours (les capitaux versés, majorés des intérêts annuels et des plus-values latentes) de l’assurance-vie a progressé de 2,5 % en glissement annuel pour atteindre la somme record de 1 745 milliards d’euros !
Si les Français thésaurisent autant, c’est parce qu’ils disposent de davantage de moyens financiers. Toujours d’après les comptes nationaux de l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 0,9 % au premier trimestre 2019. Cette hausse du niveau de vie résulte en grande partie des mesures annoncées le 10 décembre 2018 par Emmanuel Macron en réponse au mouvement de contestation des Gilet jaunes, comme la défiscalisation totale des heures supplémentaires ou la revalorisation et l’élargissement de la prime d’activité.
Or, les dépenses des ménages ont progressé de seulement 0,4 % sur les trois premiers mois de l’année, selon l’Insee. En d’autres termes, sur les 0,9 % de revenus supplémentaires perçus au premier trimestre, les Français en ont consacré 0,5 % pour étoffer leur épargne et non pour consommer.
Source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4162593