Assurance vie : la baisse des rendements stoppée
Après une décennie d’érosion, la rémunération moyenne des fonds euros s’est maintenue l’an dernier à 1,83 %, selon l’autorité de contrôle des banquiers et des assureurs.
Une première ! Après dix ans de baisse, le taux de rendement moyen (net de frais, mais brut d’impôt et de prélèvements sociaux) des fonds en euros s’est situé à 1,83 % en 2018, soit le même niveau qu’en 2017, d’après le rapport sur les revalorisations des contrats d’assurance vie et de capitalisation rendu public le 17 juillet 2019 par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur des secteurs bancaire et assurantiel en France.
Ce document qui fait référence est publié chaque année. Il rappelle qu’entre 2013 et 2016, la rémunération des fonds euros a baissé d’environ 30 centimes par an. En 2011, la performance moyenne de ces supports sécurisés (le capital est garanti et les intérêts annuels définitivement acquis) s’élevait encore à 3,02 %, rappelle l’ACPR.
Davantage de revalorisations en hausse
Cette chute résulte de la baisse continue des taux d’intérêt. Afin de relancer l’économie après la crise financière de 2018, la Banque centrale européenne (BCE) a opéré des rachats massifs de dettes souveraines des États membres de l’Union européenne (UE), ce qui a réduit leur rémunération (plus une créance est demandée et moins elle rapporte). Si cette politique « accommodante » constitue une excellente nouvelle pour les emprunteurs qui profitent de crédits bon marché, elle l’est beaucoup moins pour les épargnants et notamment pour les souscripteurs de contrats d’assurance vie.
Les fonds euros étant composés à 80 % d’obligations, dont une grande partie d’emprunts d’État, ces actifs rapportent de moins en moins. D’où l’érosion de leur rémunération. Toutefois, les assureurs ont, semble-t-il, décidé de mettre fin à cette tendance baissière. Mieux : pour la première fois, la part des encours (les capitaux majorés des intérêts et des plus-values latentes) ayant bénéficié d’une hausse de rendement est supérieure à celle ayant subi une baisse. L’an dernier, 44 % des provisions mathématiques des fonds euros ont ainsi vu leur rentabilité s’améliorer, 18 % se maintenir et 38 % se dégrader. En 2017, 55 % des encours avaient connu une perte de performance (89 % en 2016, 90 % en 2015 et même 92 % en 2014).