Alors que la majorité des assureurs annoncent des rendements en recul sur leur fonds en euros, les versements effectués sur les contrats ne baissent pas.
Contre toute attente, les cotisations (versements) sur les contrats d’assurance vie n’ont pas baissé en janvier. Selon les statistiques de la Fédération française de l’assurance (FFA), la collecte brute a atteint, comme en décembre, 11,8 milliards d’euros le mois dernier.
Il est vrai que le mois de janvier est traditionnellement favorable à l’assurance vie : un certain nombre de salariés versent sur leur contrat leur 13ème mois perçu en début d’année. Reste que l’on aurait pu s’attendre à une baisse des cotisations compte tenu du recul des rendements des fonds en euros annoncés par la plupart des assureurs depuis cet automne. Face à la poursuite de la politique de taux bas menée par la Banque centrale européenne (BCE), de nombreux acteurs sont contraints de réduire la rémunération de ces supports majoritairement composés d’emprunts d’État
Un rendement moyen attendu à 1,40 % en 2019
S’il faudra attendre le 26 mars prochain pour connaître le rendement moyen des fonds en euros pour 2019, les experts anticipent un taux de 1,40 %, soit 40 centimes de moins qu’en 2018. Cette érosion de la rentabilité ne semble pas écorner l’appétence des Français pour l’assurance-vie. Tout juste peut-on constater une hausse des prestations (rachat, liquidations en rentes viagères, dénouements pour cause de décès).
Pour autant, cette croissance des prestations n’est pas forcément liée à la décrue des performances des fonds euros. Les retraits s’expliquent en partie par le vieillissement de la population. Pour compenser leur perte de revenu à la retraite, aider leurs enfants et petits-enfants, financer les aides à domicile ou leur placement en Ehpad, les seniors puisent dans leur assurance-vie.
Des rachats liés à la « pierre »
L’autre cause peut venir de la ruée vers « la pierre ». Les transactions immobilières ont atteint le niveau record d’un million de ventes en 2019, et le phénomène semble se poursuivre. Or, non seulement les prix immobiliers continuent de croître dans les grandes agglomérations, mais les banques ont durci leur condition d’accès au crédit. Du coup, les candidats à l’accession à la propriété font davantage appel à leur épargne pour boucler leur montage financier.
Les statistiques de la collecte brute de février qui seront présentées fin mars diront si l’assurance vie fait toujours preuve de résilience. Ce devrait être le cas si on prend l’exemple du Livret A. L’annonce de la baisse du taux de rémunération de 0,75 % à 0,50 % au 1er février n’a pas empêché le livret d’épargne réglementée d’afficher une collecte nette (la différence entre les versements et les retraits) positive de 4,13 milliards d’euros en janvier, d’après les données diffusées le 24 février 2020 par la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Un comble alors qu’elle avait été négative d’1,6 milliard d’euros un mois plus tôt.
Source : ffa-assurance.fr