Entre janvier et mai 2015, la collecte nette des unités de compte a dépassé celle des fonds en euros. Du jamais vu.
Traditionnellement peu aventureux, les épargnants français seraient-ils en train de changer ? Selon les données délivrées au cours de la conférence de presse de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) qui a eu lieu le 25 juin 2015, la collecte nette – c’est-dire la différence entre les cotisations (versements) et les prestations (rachats partiels et totaux, décès) – des unités de compte (UC) a été supérieure à celle des fonds en euros sur les cinq premiers mois de l’année.
Entre janvier et mai 2015, la première s’est élevée à 5,8 milliards d’euros, contre 4,9 milliards d’euros pour la seconde. Une première sachant que les Français sont viscéralement attachés aux fonds euros. Ils apprécient tout particulièrement que le capital soit garanti par l’assureur et que les intérêts annuels soient définitivement acquis sur ces supports. Au point que les fonds euros constituent 85 % de l’encours de l’assurance-vie.
5,9 % de rendement moyen en 2014
Ce qui souligne l’importance de la performance enregistrée par les unités de compte qui, elles, n’offrent pas de garantie sur les sommes placées (le risque de moins-values est porté par l’assuré). En fait, les souscripteurs semblent avoir privilégié, depuis le début de l’année, la rentabilité à la sécurité. Alors que les fonds en euros ont affiché un « petit » 2,5 % de rendement moyen en 2014, la rémunération des unités de compte a atteint en moyenne 5,9 % dans le même temps. Soit un écart de 3,4 points.
Pour la FFSA, les unités de compte ont affiché en 2014 la meilleure rentabilité des produits financiers. Ces supports, en grande partie investis en actions, bénéficient de la bonne santé des marchés financiers. A contrario, les fonds euros composés d’au moins 85 % d’obligations sont pénalisés par l’érosion des taux d’intérêt des bons au Trésor.