Chaque année, le support en euros de l’assurance vie rapporte un peu moins aux épargnants. Une évolution structurelle qui implique de revoir l’allocation de ses actifs pour doper le rendement de son contrat.
La tendance est nette ces dernières années. Le fonds en euros de l’assurance vie voit son rendement diminuer. En 2015, ce support a rapporté, net de frais de gestion et avant prélèvements sociaux et fiscaux, 2,30 % en moyenne, selon les chiffres de l’Association française de l’assurance (AFA) qui regroupe la quasi-totalité des assureurs vie français.
Si cette rémunération demeure nettement supérieure au Livret A (0,75 % depuis le 1er février), elle ne cesse de s’éroder au fil du temps. De 2,90 % en 2012, le rendement moyen des fonds euros est tombé à 2,80 % en 2013, puis 2,50 % en 2014. Et c’est sans comparaison avec les taux servis au début des années 2000, situés alors à 5 %.
Baisse des rendements obligataires
La baisse constante des intérêts générés par le fonds euros est liée à la diminution des rendements obligataires, et notamment du taux moyen des emprunts d’Etat (TME). L’argent placé sur un support en euros est investi en grande partie dans de la dette publique, dont les fameuses obligations assimilables au Trésor (OAT) sur 10 ans.
Néanmoins, compte tenu de l’évolution de l’inflation ces dernières années, la rémunération du fonds euros n’apparaît pas si mauvaise. Net de la hausse des prix à la consommation, son rendement a même augmenté en 2015 par rapport à 2014 : il s’est établi à 2,30 % l’an passé compte tenu de l’inflation, contre 2 % un an plus tôt du fait d’une progression de 0,50 % du coût de la vie en 2014.
Diversifier son placement
Pour bénéficier de taux véritablement attractifs, il paraît toutefois difficile de miser aujourd’hui uniquement sur le fonds euros. Ce support présente certes l’avantage de garantir le capital investi, ainsi que les intérêts qu’il génère chaque année grâce à « l’effet cliquet ». Reste que si l’épargnant cherche aussi du rendement, il a intérêt à également miser sur les unités de compte (UC).
Celle-ci sont réputées plus rémunératrices à long terme. Investies principalement dans des actions d’entreprises, les UC constituent un bon moyen pour diversifier et dynamiser son placement. En revanche, l’assureur ne garantit pas le capital, contrairement au fonds euros. Dans le cadre des contrats multi-supports, l’assuré a la possibilité de combiner le fonds euros et les UC.
Un troisième support
A mi-chemin entre ces deux supports d’investissement, un troisième a vu le jour en 2014 : le fonds euro-croissance. Il propose une garantie sur le capital mais seulement à échéance, c’est-à-dire au bout d’au moins huit ans. Cette garantie peut être totale (100 %) ou partielle (80 %).
Le souscripteur a la possibilité d’effectuer des rachats avant terme, mais il peut alors essuyer des pertes en cas de moins-values. En ne garantissant pas le capital à tout moment, l’assureur peut prendre davantage de risques et aller ainsi chercher du rendement. Le fonds euro-croissance peut donc être potentiellement plus rémunérateur qu’un fonds euros classique.
Il peut s’ajouter, dans un multi-supports, au fonds euros et aux UC. L’assuré peut aussi choisir de transformer son fonds euros en fonds euro-croissance. Il bénéficie alors de l’antériorité fiscale de l’ancien support.
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