
Contrairement aux idées reçues, les comportements des épargnants tricolores ne sont pas très éloignés de ceux de leurs voisins, souligne une récente étude du Cercle de l’Épargne.
L’attitude de nos compatriotes en matière d’épargne se révèle finalement très proche de celle des autres Européens. Ce constat, qui peut étonner, est dressé par l’ étude du Cercle de l’Épargne, un « think tank » dédié à l’épargne et à la retraite, publiée le 23 mai 2019.
L’image de « fourmis » qui colle aux Français s’en trouve largement écornée. Certes, avec un taux d’épargne de 14,73 %, les ménages tricolores se placent au-dessus de la moyenne des 28 États membres de l’Union européenne (UE) située à 10,16 %. Reste que le différentiel s’amenuise si l’on prend en compte le taux moyen dans les 19 pays de la zone euro (12,42 %). En outre, trois États membres de l’UE affichent des taux d’épargne largement supérieurs à celui de la France : les Pays-Bas (15,41 %), l’Allemagne (18,34 %) et, surtout, la Suède (20,02 %).
L’attachement à la « pierre » battu en brèche
Autre cliché remis en cause : le fort attachement des Français vis-à-vis de l’immobilier. Avec 64 % de propriétaires de leur résidence principale, les foyers hexagonaux se situent en-dessous de la moyenne européenne (70 %) et très loin derrière les Slovaques, les Lithuaniens et les Croates (90 % chacun) ainsi que des Roumains (97 %).
Les Français seraient également très attachés à la « liquidité », c’est-à-dire à la disponibilité de leurs capitaux, quitte à laisser leur argent dormir dans des comptes en banque non rémunérés. 29 % de leur patrimoine financier seraient ainsi « liquides ». En réalité, ce n’est pas une exception française. Hormis au Royaume-Uni (20 %), les ménages des grands pays européens disposent d’une part plus importante d’espèces et de dépôts bancaires : 31 % en Belgique, 33 % en Italie, 41 % en Espagne et même 44 % en Allemagne.
Le poids important de l’assurance-vie
Enfin, la fameuse « aversion au risque » des Français en prend un coup. Avec 29 % de leur épargne investie dans des actions et des fonds communs de placement (FCP), l’Hexagone est derrière l’Italie (36 %), l’Espagne (42 %) et la Belgique (43 %), mais devant l’Allemagne (22 %) et, contre toute attente, le Royaume-Uni (20 %).
En revanche, il existe une spécificité que les Français partagent avec les Britanniques : le poids important de l’assurance-vie dans le patrimoine financier des particuliers. Ce placement capte 41 % de l’épargne des ménages en France et jusqu’à 62 % au Royaume-Uni, contre 32 % en Allemagne, 24 % en Italie, 23 % en Belgique et à peine 16 % en Espagne. Comme le Cercle de l’Épargne le souligne, l’assurance-vie présente, il est vrai, deux caractéristiques que l’on retrouve des deux côtés de la Manche : une grande antériorité et des avantages fiscaux particulièrement intéressants.