
En vue de rendre plus visibles les projets de crowdfunding ayant pour vocation de faciliter la transition énergétique et écologique, un label vient d’être créé. Les 12 premières plateformes « labellisatrices » ont été validées cet automne.
Le « crowdfunding » (littéralement, le « financement par la foule ») écolo est sur les rails. Moins d’un mois après le lancement du label « Financement participatif pour la croissance verte », les 12 premières plateformes en ligne de crowdfunding « labellisatrices » ont été désignées le 25 novembre 2017.
L’instance de gouvernance du label, dont font partie la banque de financement public Bpifrance et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), ont ainsi autorisé Lumo, AkuoCoop, Collecticity, Miimosa, Lendopolis, Enerfip, Lita.co, Kengo, Tudigo, Wiseed, Lendosphere et Wedogood à labelliser des projets « verts » dans lesquels les internautes peuvent investir. Les premiers projets labellisés ont été présentés à la conférence World Efficiency, organisée du 12 au 14 décembre à Paris.
Flécher les investissements
Issu d’une convention de partenariat signée le 28 septembre 2017 par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, et Stéphanie Savel, présidente de l’association Financement participatif France (FPF), le label « Financement participatif pour la croissance verte » vise à mieux identifier les projets de crowdfunding œuvrant pour l’environnement. Une manière, espère ses initiateurs, de davantage orienter les investissements des épargnants vers une économie bas carbone.
Pour se voir attribuer le label, le projet doit non seulement participer à la protection de l’environnement, mais aussi cultiver la transparence vis-à-vis des investisseurs particuliers. Outre la description du projet et ses impacts environnementaux et sociaux, un espace doit être prévu sur la plateforme dans lequel les internautes peuvent poser leurs questions.
Pour les trois formes de crowdfunding
Pour les projets supérieurs à 15.000 euros, le créateur doit mettre en place un mécanisme de mesure de la contribution positive à la transition énergétique et écologique de son projet. Les indicateurs d’impacts doivent porter sur la gestion et la consommation d’eau, sur la biodiversité, le changement climatique et l’économie circulaire.
A noter :
Le label « Financement participatif pour la croissance verte » peut s’appliquer aux trois formes de crowdfunding que sont le don, le prêt (ou « crowdlending ») et le capital risque (« crowdequity »). Le premier est purement philanthropique.
Risqué mais potentiellement rémunérateur
Dans le crowdlending, les internautes prêtent (dans la limite d’un plafond de 2.000 euros imposé par la loi) à des particuliers ou à des entreprises afin de les aider à lancer ou développer leur activité. Les investisseurs touchent alors des intérêts à la manière d’une banque. Ils peuvent subir un défaut de paiement en cas de faillite de l’entreprise.
Le crowdequity est encore plus risqué puisqu’il s’agit de prendre des parts dans une « jeune pousse ». Si cette dernière met la clé sous la porte, l’actionnaire perd sa mise. En cas de cession ou d’introduction en Bourse de la société, il peut réaliser une substantielle plus-value, tout en ayant la satisfaction d’avoir œuvré au développement de l’économie tricolore.