
Selon un récent sondage, 62 % des « gros » épargnants privilégient les placements sûrs à ceux plus rentables mais moins sécurisés.
Même les Français disposant d’une épargne importante s’avèrent frileux. D’après une étude diffusée le 19 janvier 2018 et réalisée par Coredata pour le compte de la société de gestion Natixis Investment Managers auprès de 1.000 épargnants âgés de 30 à 67 ans ayant un patrimoine financier d’une valeur de 75.000 à 300.000 euros, 20 % des personnes interrogées placent la sécurité en tête de leur critère de choix d’un placement.
Cet argument arrive en deuxième et troisième position pour respectivement 12 % et 40 % des sondés. Au final, 72% des déclarants souhaitent peu ou prou sécuriser avant tout leur capital en ne prenant aucun risque. Ce qui ne veut pas dire que les 28 % restants sont des têtes brûlées de l’épargne.
Attente de rémunération élevée
21 % des individus interrogés choisissent en priorité leur placement en vue de « réduire au minimum le niveau de risque » et 20 % pour « bénéficier d’un avantage fiscal ». 10 % investissent uniquement dans des produits dont ils comprennent le fonctionnement et 8% dans ceux « ayant un impact direct sur l’économie réelle » (financement des PME). En définitive, seulement 21 % des sondés cherchent, en premier lieu, à obtenir les meilleurs niveaux de rentabilité, quitte à prendre des risques.
Ce faible pourcentage peut paraître étonnant sachant que presque un quart des « gros » épargnants (24%) attendent une rémunération de 5 % par an. Avec un taux du Livret A gelé à 0,75 % jusqu’au 1er février 2020 et un rendement moyen des fonds en euros attendu autour de 1,50 % en 2017, les accros à la sécurité vont avoir du mal à atteindre une telle performance.
Vers davantage de prise de risques
La clientèle « patrimoniale » semble en avoir pris conscience. 32 % des déclarants de l’étude de Natixis IM sont ainsi prêts à prendre un peu plus de risques pour obtenir un rendement un peu plus élevé et même 5 % beaucoup plus de risques pour beaucoup plus de rémunération. D’ailleurs, les personnes sondées estiment que ce sont les actions d’entreprises cotées qui offrent aujourd’hui la meilleure rentabilité.
Pour autant, le chemin vers la Bourse risque de prendre du temps. Seuls 21 % des « patrimoniaux » détiennent un placement boursier (compte-titres, PEA…). Ces produits arrivent en quatrième position, derrière les livrets d’épargne (58 %), les contrats d’assurance vie (38 %), les produits d’épargne retraite individuelle comme le Perp ou Corem (24 %), mais devant l’épargne salariale (16 %) et l’immobilier locatif (14 %).