Trois vertus guident les investissements socialement responsables : le respect de l’environnement, celui des travailleurs et la transparence dans la gestion. Mais comment obtenir des évaluations fiables ?
Début juillet, l’agence de notation Vigeo Eiris a relevé de cinq points en moyenne la note environnementale qu’elle attribue à plusieurs entreprises internationales. Et pour cause : ces dernières, dont Google, Facebook, Netflix, Tesla et Western Union, ont publiquement affiché leur soutien aux Accords de Paris sur le climat via la déclaration « We are still in ». Aujourd’hui, l’évaluation de l’investissement socialement responsable (ISR) se fait quasiment en temps réel.
La base : les critères ESG
L’ISR s’appuie sur un socle, les critères ESG : ils sont environnementaux, sociaux et de gouvernance. Pour chacun de ces trois aspects, les différents fonds ISR distinguent toute une série de « sous-critères ». Il peut s’agir, pour l’environnement, des émissions de CO2 ou encore de la lutte contre les déchets dangereux. L’aspect social prend en considération la gestion du capital humain, tant en ce qui concerne les évolutions de carrière que les conditions de travail ou l’hygiène et la sécurité. Enfin, la gouvernance regroupe des thématiques comme les droits humains, la corruption, la rémunération des dirigeants ou le contrôle interne. Il est ici question de l’organisation de l’entreprise.
Sur la base de ces critères ESG, mais également des performances financières, il est possible d’évaluer l’investissement socialement responsable et par là même les fonds qui le pratiquent. C’est le rôle des agences de notation extra-financières. Pour les entreprises cotées, elles participent d’ailleurs pleinement à l’élaboration – et à la révision – des indices boursiers éthiques tels que DJSI ou FTSE4Good.
Des évaluations différentes selon les fonds
Pour évaluer l’investissement socialement responsable des entreprises, chaque structure dispose de sa méthodologie. Bilans sociaux, rapports annuels, questionnaires, médias, entretiens avec la direction, le personnel ou bien les représentants syndicaux… tous constituent autant de sources d’informations. En fonction du type de fonds dans lequel les entreprises sont intégrées, les agences vont prendre en compte des éléments liés au développement durable, à la responsabilité sociétale ou encore aux méthodes de gouvernance. Voire tout cela à la fois !
Un fonds ISR peut en effet générer des revenus en défendant particulièrement l’un des aspects de l’ESG. C’est le cas, par exemple, des investissements axés sur la thématique environnementale et intégrant une sélection « best in universe » (les entreprises les plus performantes sans distinction d’activité). BNP Paribas Aqua, pour ne citer qu’un seul fonds, est de ceux-là. Il concentre ses investissements sur des secteurs comme la gestion de l’eau et des déchets, les énergies renouvelables ou encore les transports durables.
Une multitude d’agences de notation
La spécialisation des agences peut également porter sur la taille des entreprises. La française EthiFinance réalise exclusivement des évaluations de PME, qu’elles soient cotées ou non en Bourse. Ces agences jouent un rôle primordial dans l’évaluation de l’investissement socialement responsable et se sont multipliées depuis la création des pionnières, il y a une quinzaine d’années. Face à la croissance de l’ISR, elles développent même aujourd’hui de nouveaux modèles, en s’associant avec des fournisseurs de données purement financières. C’est le cas de Sustainalytics, qui travaille avec les plates-formes Morningstar et Bloomberg pour diffuser ses analyses ESG.