Evalués en moyenne à plus de 178.000 euros, les actifs financiers des ménages n’ont jamais été aussi élevés en France, souligne une récente étude. Un pécule qui est investi dans des placements de moins en moins risqués.
Les ménages français n’ont jamais été aussi riches. Avec 5.233 milliards d’euros au troisième trimestre 2017, leur patrimoine financier a atteint un niveau jamais égalé dans l’Hexagone, constate une étude diffusée le 26 avril 2018 et réalisée par la banque ING à partir des données de l’Insee, de la Banque de France, de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et de la Banque centrale européenne (BCE).
Ramenée à la population, cette somme, en hausse de 8,5 % en l’espace de 12 mois, équivaut à 178.200 euros par ménage. Si l’on prend en compte les 1.576 milliards d’euros de dettes à leur passif (essentiellement des crédits immobiliers), les Français disposent d’un patrimoine financier net de 3.658 milliards d’euros. Soit 124.600 euros par ménage. C’est 15 % de plus que les Allemands qui possédaient un patrimoine financier net de 107.700 euros par ménage au 3ème trimestre 2017.
Effort d’épargne important
Cette performance résulte de l’important effort d’épargne entrepris par les Français. Alors que les ménages tricolores ont mis de côté 100 milliards d’euros durant toute l’année 2016, ils ont thésaurisé quelque 140 milliards d’euros sur les seuls trois premiers trimestres de 2017. Cela représente en moyenne 260 euros d’économies par mois et par ménage. Ce résultat est d’autant plus remarquable que les Français ont subi de plein fouet les effets de la crise financière de 2008. Avec la baisse des marchés boursiers, ils ont perdu 390 milliards d’euros de valeur d’actifs qu’il leur a fallu deux ans pour récupérer.
Cet épisode a laissé des traces. Si les Français ont épargné 722 milliards d’euros depuis 2009, ils ont dans le même temps « désinvesti » les actions et les fonds communs de placement (FCP) à hauteur de 28 milliards d’euros. De 20 % dans les années 1990, les actions cotées, obligations et parts de FCP représentent désormais moins de 12 % du patrimoine financier brut des ménages hexagonaux.
Des actifs moins rémunérateurs
Si la part de ces placements considérés comme risqués a diminué presque de moitié, celle de l’assurance vie a suivi la courbe inverse. A la fin du 3ème trimestre 2017, ce support d’investissement représentait presque 37 % du patrimoine financier brut. L’assurance vie a, il est vrai, bénéficié de 370 milliards d’euros de cotisations depuis 2009. A titre de comparaison, le flux sur l’ensemble des livrets d’épargne (Livret A, LDDS, PEL…) a atteint 232 milliards d’euros durant la même période.
Revers de la médaille : avec moins de placements risqués et davantage de placements sécurisés, les actifs financiers des ménages sont moins performants. Leur rendement annuel s’est situé en moyenne à 2 % entre 2012 et 2017, contre 4,2 % entre 1996 et 2000, souligne ING.
Autre point : le patrimoine financier est inégalement réparti. 40 % de la richesse est détenu par 5 % des ménages. Un Français sur cinq n’épargne pas. Et les plus fortunés disposent d’un portefeuille d’actifs financiers cinq fois plus élevé que la moyenne. Enfin notons que 70% des ménages français détiennent au moins 9.000 euros de patrimoine financier, ce qui est supérieur à la moyenne de la zone euro, rappelle ING.
Source : https://info.ing.fr/menages-plus-riches-grace-reprise-mais-toujours-prudents/