
Sur les 1,4 million de particuliers ayant passé un ordre d’achat ou de vente d’actions en 2020, plus de 410 000 l’ont fait pour la première fois, souligne l’Autorité des marchés financiers.
Mais quelle mouche a piqué les épargnants français ? Alors qu’ils sont réputés pour leur aversion au risque et que nous connaissons la pire récession économique depuis la Seconde guerre mondiale en raison de l’épidémie de Covid-19, voilà qu’ils se mettent à boursicoter.
Quelque 1,4 million de nos concitoyens ont passé au moins un ordre d’achat ou de vente d’actions d’entreprises l’an dernier, selon le premier « tableau de bord des investisseurs particuliers actifs en Bourse » publié le 26 janvier 2021 par l’Autorité des marchés financiers (AMF). C’est peu ou prou le même niveau que l’année précédente.
Un afflux « contre-intuitif »
Il s’agit d’une prouesse, sachant que 2019 avait profité du succès de l’introduction en Bourse de la Française des Jeux (plus de 500 000 souscriptions) et que 2020 a connu un krach boursier en mars à la suite du premier confinement. Surtout, plus de 410 000 particuliers ont réalisé, pour la première fois, un ordre d’achat ou de vente l’an passé.
Cette arrivée massive d’actionnaires actifs confirme les résultats d’une étude diffusée en avril 2020 par l’AMF qui avait montré – là aussi contre toute attente – que 150 000 nouveaux investisseurs avaient effectué une transaction en mars-avril, soit au pire moment pour la place de Paris. Ces boursicoteurs, dont la moyenne d’âge était moins élevée que la clientèle actionnariale traditionnelle, avaient visiblement voulu faire « un coup ».
Des investisseurs plus jeunes et moins initiés
Les cours étant au plus bas, il leur a semblé plus facile de réaliser à terme une plus-value. Ce comportement de « joueur » est facilité par le développement de plateformes de courtage sur Internet qui permettent d’acheter et de vendre des actions en quelques clics.
La thèse de l’apparition d’un nouveau profil d’investisseurs en Bourse, plus jeune et moins initié, est confortée par le bond de 33% des transactions sur les ETF (pour Exchange trade funds) en 2020. Plus connus sous l’appellation de « trackers » (qui signifie « pisteurs », en français), ce sont des fonds indiciels cotés.
Une réplique des indices
Ces fonds répliquent la composition des indices boursiers, comme le CAC 40 (les 40 plus importantes capitalisations de la Bourse de Paris), le Footsie 100 (les 100 plus importantes de la Bourse de Londres), le DAX 30 (les 30 plus importantes de la Bourse de Francfort) ou encore le Dow Jones (les 30 plus importantes de la Bourse de New-York). Ils évoluent donc comme eux.
Non seulement ces fonds sont plus simples à comprendre, mais leur gestion étant automatique, les frais sont nettement moins conséquents que ceux des fonds « classiques ». D’où le succès auprès de la clientèle jeune.
Source : www.amf-france.org