
Une étude, publiée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, montre que 52% des Françaises estiment ne pas disposer d’une culture financière suffisante, contre 46% de leurs homologues masculins.
Deux acteurs de l’investissement immobilier ont commandé une étude pour faire le point sur le profil d’investisseur des femmes auprès de l’institut OpinionWay. Il ressort de ce sondage, rendu public le 23 février 2022 et réalisé auprès d’un échantillon de 2 053 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, qu’un peu plus de la moitié des femmes (52%) considèrent posséder une culture financière insuffisante. C’est le cas de seulement 46% des hommes interrogés.
Moins de deux femmes sur dix à l’aise avec les notions financières
Conscientes de leurs lacunes, 74% des femmes sondées estiment que la culture financière devrait être enseignée à l’école. Près de sept sur dix (66%) auraient aimer bénéficier d’une telle formation plus jeune. Au final, moins de 20% des Françaises se disent à l’aise avec les notions de gestion de budget, de capacité d’épargne et d’emprunt, de besoins financiers sur le court, moyen et long terme, ainsi que sur les placements pour répondre à ces besoins.
Ce déficit de connaissances financières résulterait du fait que les femmes ont acquis récemment leur autonomie financière. Rappelons qu’il a fallu attendre 1965 pour que les Françaises puissent ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari et 1967 pour qu’elles soient autorisées à entrer dans la Bourse de Paris et à spéculer.
Pour plus d’un tiers, leur conjoint gère leurs placements
Encore aujourd’hui, plus du tiers (35%) des femmes laissent à leur conjoint le soin de gérer l’intégralité de leurs placements. Contre toute attente, les jeunes générations se montrent davantage dépendantes en la matière : 47% des femmes de 25-34 ans et même 53% de celles de 18-24 ans confient la gestion de leur épargne à leur compagnon, contre à peine 13% des femmes de 65 ans et plus.
Les écarts de salaire (les salariées gagnent, à compétences égales, 19% de moins en moyenne que les salariés) constituent également un frein à l’investissement féminin. D’ailleurs, 52% des Françaises pensent ne pas disposer des ressources suffisantes pour souscrire un placement autre que le Livret A, contre 36% de leurs homologues masculins. Quelque 73% d’entre elles estiment ne pas pouvoir se permettre de prendre des risques financiers (60% chez les hommes).
Une approche d’investissement essentiellement à court terme
En toute logique, 68% des femmes n’osent pas s’affranchir des placements garantis, comme le fonds en euros de l’assurance vie, par crainte de se tromper. C’est essentiellement l’épargne de précaution (destinée à faire face à des dépenses imprévues) qui motive leur stratégie d’investissement.
Une approche à court terme qui ne répond pas à l’objectif à long terme de préparation à la retraite, et ce, alors que les femmes, compte tenu des carrières hachées et des salaires moins élevés, touchent des pensions de vieillesse inférieures de 40% en moyenne à celles des hommes (*). Autre point négatif : 46% des femmes interrogées ne savent pas vers quel professionnel se tourner pour les conseiller dans leurs placements. Le pourcentage grimpe même à 60% chez les 25-34 ans et à 70 ans chez les 18-24 ans.
Source : https://www.datapressepremium.com/rmdiff/2008572/CP_Etude_OpinionWay_Fundimmo_ATLAND_Voisin1.pdf